
Guillaume Guintrand
Chargé de la médiation du patrimoine et des expositions à l'Abbaye de Coat Mallouen
- Guingamp - Baie de Paimpol, c'est La diversité des paysages
- Ta journée idéale Une journée ensoleillée en bord de mer
- Ta philosophie Faire et laisser faire
- Ton spot Porz Even
- Ton péché mignon La culture
- Ta passion Les arts visuels

Au coeur du pays Plinn, se cache un lieu unique où l’art contemporain donne un nouveau souffle à un patrimoine ancestral patiemment sorti de l’oubli. On ne vient pas à l’Abbaye de Coat Malouen par hasard. Empruntant les petites routes ondulant dans le bocage vallonné, amateurs et promeneurs viennent chaque année de toute la Bretagne pour y découvrir une programmation éclectique et internationale. Et pourtant, en arrivant au pied de l’ancienne abbaye cistercienne, c’est à chaque fois ce même sentiment de débusquer un petit joyau caché au détour d’un chemin qui survient.
Coat Malouen, ou l’art au détour du chemin
Entourée d’un paysage digne d’un film d’époque, une façade percée de vingt-et-une fenêtres se dresse fièrement, tel un immuable décor de théâtre. Dans un jeu de cache-cache et de perspectives, des sculptures énigmatiques s’insèrent comme par effraction à l’ombre des murs centenaires, et nous interpellent autant qu’elles instaurent le dialogue avec les vieilles pierres.
Un livre d’Histoire à ciel ouvert
Progressivement, les regards s’aiguisent et les détails prennent vie. Derrière la vénérable façade, les fondations d’un ancien cloître se révèlent sous nos pieds. Réfectoire, aumônerie…. : des ardoises posées ici et là dévoilent discrètement l’usage des pièces de l’abbaye, et aident l’imaginaire à reconstituer la vie des moines qui occupaient les lieux jusqu’en 1796. Dans l’abbatiale à ciel ouvert, les pierres tombales posées dans l’herbe et admirablement sculptées rendent le souvenir de ces anciens occupants quasiment palpable.
Fenêtre ouverte sur l’art contemporain
On pénètre enfin dans les écuries du 18e siècle, abritant désormais une galerie d’art contemporain prisée des connaisseurs. Chaque été, un artiste soigneusement choisi y expose son travail au regard des amateurs éclairés comme des promeneurs curieux. Les oeuvres ne laissent personne indifférent : elles émeuvent autant qu’elles interrogent et ouvrent une fenêtre sur la création contemporaine, là où on ne l’attendrait pas.
À Bulat-Pestivien, l’Histoire gravée dans le granit
Un peu plus à l’ouest, nous filons vers Bulat-Pestivien, joli village reconnu pour la richesse de son patrimoine. La flèche de l’église la plus haute des Côtes d’Armor, tel un amer à la campagne, nous guide vers cet ancien lieu de pèlerinage. Une balade découverte fait le tour des petits joyaux de granit parsemant le village, comme les fontaines ouvragées des Sept-Saints et du Coq…
Nous nous attardons dans l’enclos paroissial : les murs de l’église constituent un incroyable imagier de granit ! Parmi les visages d’enfants et le bestiaire varié, l’Ankou, “spectre de la mort hurlant”, est saisissante d’expressivité.
Texte : Stéphanie Dabernat